Mon activité de supervision est née de façon incidente et presque "malgré moi".
Alors qu'en 2010 je venais de faire paraître aux Editions du Seuil l'ouvrage intitulé Psychanalystes, qu'avons-nous fait de la psychanalyse ? (ouvrage assez critique à l'égard des dérives dogmatiques qu'avaient pu être celles de la psychanalyse dans son histoire), j'eus la surprise de voir se tourner vers moi un certain nombre de collègues (psychologues, psychanalystes), en quête de partage et d'échanges autour de leur pratique.
A les entendre, mon livre les avait touchés dans ce qui précisément avait été pour moi le moteur de son écriture. A savoir : une certaine déception, une certaine colère face à ce qu'étaient devenus les modes parfois sectaires, aliénants et rigides de la pratique analytique.
Colère de recevoir dans mon cabinet des patients "meurtris" par une première rencontre, faute de s'être sentis accueillis, ou que l'on avait laissés seuls et en bute à un silence obstiné pendant de trop nombreuses années.
Déception de constater que dans les universités ou les différents lieux de formation, l'idéologie régnait encore en maître, contraignant les psychologues ou psychanalystes à soumettre leur pratique aux diktats parfois brutaux d'une méthode qui peinait à évoluer.
Lorsque, par conséquent, me parvinrent des demandes de supervision, ma première réaction fut celle du refus : comment pouvais-je occuper cette place alors même que j'en pointais les risques de subordination ? A quel titre, et selon quel savoir, pouvais-je endosser un tel rôle ?
Puis, je compris qu'il suffisait de changer de sens pour que l'approche devienne acceptable : si la supervision classique suit nécessairement un sens vertical (par sa valeur de formation, elle suppose une transmission de savoir et une validation par des pairs), je pouvais quant à moi me situer dans un sens plus horizontal, moins didactique.
La concevoir comme un accompagnement, un lieu d'échange, de dialogue.
Les choses se sont installées de la sorte et c'est ainsi que, depuis plusieurs années maintenant, nous cheminons ensemble avec les professionnels qui m'en font la demande.
Dans certains cas, il s'agit de psychanalystes ou de thérapeutes expérimentés qui me rapportent des situations de cure qu'ils mènent avec leurs patients.
L'écoute décentrée et la position de tiers que je peux leur offrir est là pour leur permettre de continuer à réfléchir et de penser, sans jugement ni processus de certification.
Dans d'autres cas, il s'agit de psychologues, jeunes ou moins jeunes, exerçant en institution et qui souhaitent éclaircir certains aspects de leur fonction.
Quelle place peuvent-ils occuper au sein d'une équipe pluridisciplinaire, comment se positionner face à la hiérarchie, comment faire valoir sa dimension clinique dans un environnement médical, quel type d'aide apporter aux patients ?
Dans tous les cas, ces accompagnements ne s'inscrivent dans aucun parcours d'école et ne sont soumis à quelque validation que ce soit.
Si formation il y a, elle est à double sens et procède de l'enrichissement mutuel qu'apporte la parole échangée.
Anne Millet
. Psychologue clinicienne
. Docteur en psychopathologie et psychanalyse
Université Paris VII
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